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ROADTRIP SUD - SHANGRI LA

Du 19 au 20 fevrier. 2016

SHANGRI-LA : c'est le nez collé à la fenêtre que j'ai passé tout mon temps du trajet. Nous nous retrouvons en plein cœur de la campagne chinoise typique. Shangri-La se trouve de l'autre côté des monts des Neiges Eternelles du Dragon de Jade, visibles depuis Lijiang. C'est en gravissant montagnes après montagnes en bus (parfois un peu trop près du vide) que nous pouvons apercevoir des petites villages et avoir un aperçu de la vie spartiate de ses habitants retirés de la ville. Champs de cultures, troupeaux de chèvres, de yacks, rivières, petites cascades, en 4h de temps nous retrouvons visuellement les bienfaits de la nature et des choses simples. Vers 14h "le petit Tibet" nous ouvre ses portes. Apres nos péripéties digestives et plus de 48h de plats typiquement locaux, l'envie de quelque chose d'occidental et de réconfortant se fait sentir, sur tout le trajet nous rêvons d'un BIGMAC on l'avoue. Mais ce genre de restauration ne colle vraiment pas à l'environnement dans lequel nous venons de poser le pied. Shangri-La est un petit village de 130 000 habitants (pour nous une petite ville quoi) qui accorde énormément de place à sa culture traditionnelle. Les chaînes de restaurants n'existent pas ici, on peut dire au revoir à notre rêve culinaire.

Rejoindre l'auberge depuis la gare routière n'est pas chose facile. Prendre un taxi légal on oublie vite aussi, car il ne comprennent pas l'adresse écrite en anglais et encore moins notre accent chinois. Aucun d'entre eux ne veut nous emmener à destination. Nous nous rabattons sur un de ces dizaines de "chauffeurs" agglutinés devant la sortie de la gare pour chopper les petits touristes comme nous. En une seule tentative de prononciation de l'adresse, on nous dit "ok je sais où c'est". Après quelques négociations budgétaires, nous décidons de profiter donc d'une de ces voitures pour rejoindre l'auberge, de toute manière on n'avait pas vraimen d'autres choix.
Nous avons enfin pu se rendre compte que nos cours de chinois durant les 4 premiers mois ont servis à quelque chose. En réalité le chauffeur ne sait pas du tout où se situe l'adresse à laquelle nous voulons aller. Il appelle quelqu'un au téléphone et commence a lui demander en chinois "cuo Lang lu, wo bu shi dao, Zai na li" ce qui veut dire, " la rue Cuo Lang je connais pas c'est où ?" Et oui mon gars on est peut être pas bilingues et on n'a pas les yeux bridés mais on comprend quelques petits trucs quand même ! Je crois qu'il nous a griller, on s'est toutes mises à rire. Pour nous rendre à la bonne destination il a finit par nous demander le numéro de téléphone de l'auberge. Cette dernière se situe en plein cœur de la vieille ville. Renvoyant à première vue une ambiance très chaleureuse et conviviale, le personnel est accueillant et parlant un anglais compréhensif ! Nous obtenons une chambre pour 4 tout en bois avec encore une fois un matelas électrique chauffant car il n'y a aucun moyen de chauffage.

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Après avoir déposé nos affaires et demander quelques instructions à notre hôte, nous partons découvrir cette petite pépite qu'est shangri-La, nous n'y passons que 24h, pas question de perdre de temps ! Le premier point incontournable se situe seulement à quelques minutes à pied, le Temple Baiji " Temple du Poulet" sur les hauteurs à l'ouest de la ville. Pourquoi du poulet, seule relation trouvée il y a des poules qui y picorent. Pour y accéder il faut le mériter ! Ça grimpe et nous ne sommes pas aidées par des marches tout du long. Les sentiers tracés par les précédents visiteurs nous montrent le chemin parfois même obligées de passer par en-dessous des barbelés ... Sur le chemin vous tomberez sur un petit temple logeant des milliers et des milliers de drapeaux de prières multicolores caractéristiques de la ville. Disposés ça et là ils symbolisent les prières prononcées des milliers de croyants. Et retournez vous quelques instants ... Sous vos yeux Shangri-La se dévoile. Vous dominez cette ville chargée de culture logée à 3600 m d'altitude, avec un paysage encore vu nul part ailleurs. Un plateau encerclé de collines aux résineux, des gros chalets en bois sculptés, et aux toits de lauzes s'y dressent et définissent le style de toute une civilisation. Le Tibet, ou presque. D'ailleurs les tibétains représentent la moitié de sa population. À leurs côtés nous retrouvons ici aussi les Naxi, déjà présents à Lijiang. Shangri-La est aussi souvent qualifiée comme l'entrée dans une autre dimension, celle d'un far west chinois.
Arrivées au sommet, nous voici au temple Baiji. Des femmes vêtues d'habits traditionnels ne cessent d'en faire le tour encore et encore sans s'arrêter. Une manière de prier ?

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L'après-midi se poursuit dans les rues de la vieille ville. On voit tout de même que le tourisme s'y est imposé avec ces dizaines de boutiques. Depuis le début de mon séjour en Chine, j'ai commencé une collection, les "hand writing maps" des villes que je sillonne. On les trouve dans quasi toutes les villes. Celle de Shangri-La fait donc maintenant partie de ma petite collection. Au bout de quelques boutiques, on se rend compte que la ville déborde de spécialités et pas seulement culinaires ! Les drapeaux de prières bien-sûr, mais aussi la pierre de malachite (ça on suppose, vu sa surabondance), l'encens, le café de la province, et ses pièces confectionnées en peau de yack.

Ça suffit pour les flâneries dépensières, le cœur de ville loge aussi le temple Da Gui Shang surplombant la Place du Clair de Lune. Encore une fois il est encadré de drapeaux multicolores, et abrite un moulin de prière, probablement le plus grand du monde. Tout doré, il s'actionne par la force des bras des visiteurs (une bonne dizaine de paires de bras), et porterait bonheur si l'on en fait 3 fois le tour.

Shangri-la est une ville de folklore. Tous les soirs à la nuit tombée, sur la place principale de la vieille ville à quelques pas de l'auberge, les habitants du village se regroupent pour danser sur des chansons traditionnelles. Des rondes se forment au fur et à mesure que la place se remplie. Un moment de fête et d'échange quotidien inter-generationel. Enfants, parents, grands parents tous se mêlent à cette tradition enjouée et rythmée par la musique. Inter-générationel et aussi mélange de classe sociale. C'est un moment de partage, un moment où l'on oublie les différences de milieux. Un policier encore visiblement en service danse au côté d'une femme habillées en costume folklorique et d'une jeune fille vêtue de sa tenue de tous les jours.

Parlons à présent des spécialités culinaires. Ici, la principale est le yack ! Le soir à l'auberge faisant aussi office de restaurant, nous nous laissons tenter par la viande de yack... Rudement bon ! C'est une belle découverte. Le lendemain matin, au petit-déjeuner aussi proposé par l'auberge je me laisse tenter par le yaourt au lait de Yack, encore une fois pas mauvais du tout!

L'hôte de notre auberge nous avait prévenu, il est difficile de s'habituer à dormir en altitude. Et il s'avère que c'est vrai. Malgré le lit plutôt confortable et le matelas chauffant, je me suis retournée plusieurs fois avec quelques difficultés à respirer.

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Le lendemain, déjà la dernière demie journée au cœur du "petit Tibet". Le monastère de Songzanlin, est le symbole de la ville. Il y abrite près de 600 moines tibétains et y accueillent des milliers de fidèles, une mini-ville à lui tout seul. Nous avons pu apercevoir quelques instants de la vie de ces fidèles qui y consacrent leur vie. Pendant la pause déjeuner, sur notre chemin nous nous faisons inviter à pique-niquer à meme le sol par 4 chinois. Ils partagent volontiers avec nous leurs repas, une petite boule de pain tibétaine, des frites de pommes de terre aux épices et un verre de thé au lait de yack, enfin il me semble. Tout était délicieux, un vrai petit moment de partage avec cette culture retirée du reste de la civilisation.

On pensait être davantage sollicitées, regardées, épiées dans cette partie de la Chine, puis ce fut tout à fait l'inverse. Bien sur, on ne passe pas inaperçues mais l'approche est plus douce et plus timide, beaucoup plus enrichissante et agréable.

On termine notre petit tour du site du monastère en passant de l'autre côté du lac pour en avoir une vue surplombante. La encore sur une petite colline les drapeaux de prières volent au vent. Au sommet à 360°, profitez d'un aperçu de la campagne chinoise.

15h il est déjà temps de reprendre le bus pour retourner à Lijiang où notre train de nuit en couchette nous attend. 4h de bus, et 3h d'attente dans la gare avec une musique criarde dans les haut-parleurs plus tard, nous voilà dans le train, il est 22h50. Nous avons l'air de vraies petites habituées, 5 min après notre entrée dans le wagon nous sommes déjà installées et emmitouflées dans nos couettes pour profiter au maximum de ces 10h à pouvoir s'étendre sans avoir à côtoyer les chinois de trop près. Le seul hic nos couchettes étaient celles juste a cotés des toilettes qui veut dire bruit de la chasse d'eau toute la nuit, lumière du couloir, et le coin fumeur... On ne peut pas tout avoir.

9h : arrivées à Kunming. Je suis sûre que c'est une très belle ville, c'est tout de même la capitale de la province du Sichuan mais malheureusement dans un roadtrip, il faut faire des choix, on y passera une fois de plus seulement quelques heures en attendant notre dernier train de nuit longue distance en places assises ! Oui oui je vous jure ! Encore 17h41 de courage. Personne ne pourra nous reprocher notre volonté de vivre notre aventure à fond !

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Me voilà enfin rentrée au pays, excusez le délais de la publication de ce post, mais j'ai passé ces 4 derniers jours à dormir et à profiter de moments avec la famille. La vidéo du ROADTRIP SUD est en construction et sera mise en ligne j'espère debut de semaine prochaine.

 

Prenez soin de vous.

 

M.

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